Maison des Hale Cullen | 19h30

Le calme planait sur le lieu où se trouvait Alice, une petite maison perdue dans la forêt de Fort Smith. Un humain aurait pu avoir peur la nuit, cette nuit, mais elle n'était pas humaine. Non, elle était bien plus que cela. Elle ne connaissait plus le sang, la faim, le sommeil... aucun de ces sentiments là. Son corps n'était plus que du cristal, cassable mais par de grands moyens. Elle n'était pas morte, loin de là, elle était encore plus vivante qu'auparavant, juste moins humaine. Elle s'abreuvait de sang, courrait plus vite que la moyenne, ses yeux étaient couleur ocre et sa peau froide et blafarde comme le marbre. Vous avez l'impression d'avoir déjà lu ces lignes? Non, c'est impossible car ceci est une tout autre histoire que voici. L'histoire de Jasper et Alice.
Revenons donc à nos moutons, pas ceux qui se font manger bien sur. Alice était seule dans cette maison située dans la forêt. Enfin, maison c'était parler bien vite, connaissant les Cullen, il s'agissait plutôt d'une villa pour deux personnes. Et c'était le cas. Elle n'avait cependant pas peur parce qu'elle est vampire. Toute notion de danger, elle pouvait l'éradiquer avant même qu'il ne se présente. On appelle ça un don de voyance. Elle était rentrée il y a quelques minutes de cela de chez Nessie, trouvant ainsi sur la table de la cuisine un petit mot de son mari lui indiquant qu'il était parti chasser. Bien qu'elle l'avait déjà deviné via son canal branché sur prévoyance, elle était quand même ravie de l'attention qu'il lui portait. En ce moment, depuis deux ans environ, elle aimait beaucoup les petites attentions de Jasper. Il en avait toujours eu mais elle les appréciait plus à sa juste valeur, même si en se voyant, les deux êtres devenaient alors difficilement séparables. Elle repensa à leur rencontre...

FLASHBACK

Il faisait nuit dans le Texas et Alice avait couru toute la nuit dans l'espoir d'enfin voir celui dont elle rêvait. Elle avait vu où il passait mais avait mis du temps à trouver le lieu de sa vision. Malgré sa petite taille elle courrait vite et esquivait les irrégularités du terrain grâce à son agilité. On aurait dit un ballet, une danse, répétée avant le spectacle. Enfin son regard put la percevoir dans le noir : la barrière. Même pas essoufflée, car vampire, elle s'assit sur celle-ci en attendant le passage de son élu. Elle avait vu qu'il allait passer et était sûre de son coup. Elle n'eut pas besoin d'attendre plus de cinq minutes qu'elle sentait déjà son odeur enivrante, comme une drogue. Elle avait eu envie de lui sauter dessus et s'était difficilement contenue. Seules les étoiles avaient été témoins de cet évènement, les étoiles brillantes sur le ciel sombre de la nuit.

FIN DU FLASHBACK

Cette même odeur venait juste d'assaillir son nez et, comme à chaque fois qu'elle la sentait, elle ne put s'empêcher de repenser à la même chose, toujours et encore. Dieu ce qu'elle aimait le sentir avec elle, tout contre elle, son odeur, sa peau... elle aimait tout de lui. Et depuis des années, jamais elle ne s'en lassait. Il était resté aussi attirant qu'au premier jour, aussi désirable. Des pensées assaillirent alors son esprit et elle oublia bien vite son fils pour penser à son mari et au superbe lit qu'ils venaient de faire changer suite à leurs débats de la semaine dernière. Elle s'infligea une claque mentalement pour remettre ses idées en place. Quelle belle bande de malpolies de débarquer comme ça dans son esprit... non mais! Elle l'entendit ouvrir la porte et essuyer ses pieds tandis qu'elle restait dans le fauteuil du salon, ou du moins tentait d'y rester. Elle avait chopé un livre, le dernier sorti et avait commencé à le lire. Il est vrai que l'inconvénient d'être vampire et immortel, c'est qu'on avait vite fait le tour des activités, alors Alice tapait dans le nouveauté. Ces humains pouvaient parfois être une surprenante ressource d'invention, surtout en matière littéraire. Blottie dans le fauteuil, elle avait quand même pris le soin de se changer, troquant ses vêtements un peu plus habillés pour des vêtements de maison. Elle avait attaché ses cheveux en un chignon désordonné, un top gris simple était sur son buste et elle avait sorti le pantalon de sport élastique ainsi que le propre des humains (pour les imiter) les fameuses chaussettes pour ne pas avoir froid au pieds. Ce qui n'était évidemment pas son cas. Plus Jasper se rapprochait, plus elle avait envie de lui sauter au cou mais il vint directement à elle et déposa un doux baiser dans son cou. Elle sourit et frissonna de plaisir.

"Bonsoir ma belle.
-Bonsoir mon chéri! La chasse a été bonne?"

Ni une ni deux, il n'en fallait pas plus à Alice pour se mettre debout et accrocher ses bras fins autour du cou de son âme soeur, elle se mit sur la pointe des pieds pour lui rendre son baiser dans le cou, insistant un peu plus que son conjoint. Ils s'assirent ensuite ensemble, elle dans son fauteuil et lui en face d'elle, mais elle ne résista bientôt plus à la tentation de ses genoux. Elle se leva et vint se blottir contre son amoureux, s'asseyant sur ses jambes. Il sourit alors à Alice, qui ne put s'empêcher une fois de plus de sentir son corps chavirer malgré sa stabilité. Il était tellement beau qu'elle aurait pu craquer à tout âge sur lui, mais là, ils avaient toute l'éternité ensemble, et c'était à peine ce dont ils avaient besoin pour passer du temps ensemble. L'amour n'a pas de temps, pas de prix, pas de nom... pour elle il s'appelait Jasper, était un vampire et coûtait sa vie en tant que vampire s'il venait à disparaître. Jamais elle ne pourrait se séparer de lui, ils étaient bien trop bien ensemble, essentiels, presque vitaux. Non, réflexion faite, ils étaient vitaux l'un à l'autre. Inséparable et irrévocablement amoureux.

"Que propose donc ma reine comme distraction pour ce soir?"

Elle remit en place la mèche de ses cheveux blonds qui était venue danser devant ses yeux. Elle sourit à son Roi, oui, il était son roi et bien plus encore. Comment pouvait-elle le mériter?

"Eh bien mon roi, vu comment son altesse est partie, que diriez vous d'une soirée médiévale?"

Elle embrassa alors langoureusement son amant, ami, amour et tellement plus encore, son souffle de vie. Ses lèvres étaient douces et chaudes, tentantes et irrésistibles, elle appuya un peu plus son baiser, comme en manque de lui. Oui, dès qu'ils n'étaient pas ensemble elle était en manque de lui, constamment, et se mourrait peu à peu, comme les flammes de la cheminée qui brûlaient devant eux.