Très tôt dans la matinée, Carlisle quitta son travail et prit sa voiture pour rentrer dans la demeure des Cullen .En effet, il avait été de nuit toute la semaine à l’hôpital mais cela ne le dérangeait pas. Evidemment puisqu’il n’était plus capable de ressentir de fatigue physique depuis bien longtemps ! D’ailleurs, à bien y réfléchir, il préférait largement travailler la nuit. Ainsi, pour la plupart du temps, le bâtiment était calme et seuls les accidentés exceptionnels lui donnaient du fil à retordre. Cela n’arrivait pas tout les jours bien heureusement ! Le reste du temps, il se contentait de faire des rondes de temps à autres afin de s’assurer que tous ses patients restaient dans un état stationnaire au minimum ou alors s’enfermait dans son bureau afin de lire et de remplir quelques dossiers. Il était assez rare qu’il ait des interventions plus compliquées en pleine nuit mais cela dit c’était toujours au moment où il s’y attendait le moins qu’il arrivait de telles choses !

Sa montre au bracelet de cuir noir qu’il portait au poignet gauche indiquait six heures quarante lorsqu’il arriva devant la porte du garage. Quelques minutes plus tard il était garé à l’intérieur et en sortait paisiblement avec l’impression d’avoir tout de même été utile cette nuit là. La maison était d’un calme olympien déroutant… où donc étaient-ils tous passés ? Si tôt il n’y avait pas trente six solutions : ils étaient probablement partis chasser dans les environs mais pourtant Carlisle ne se souvenait pas d’un tel programme. Certainement un changement de dernière minute… Néanmoins, la maison n’était pas vide comme aurait pu le penser le docteur au départ. Non, en effet une odeur familière voletait dans le couloir menant au salon : Bella était ici. Il était étrange qu’elle soit restée là toute seule, mais si elle l’avait fait c’était forcément qu’elle avait ses raisons. Bella n’était pas du genre rester seule sans avoir une idée en tête. Peut être avait-elle besoin de réfléchir, de se poser un peu sans pour autant inquiéter Edward. Oui, ce dernier était bien du style à s’inquiéter au moindre froncement de sourcils de sa belle ! Toujours est-il que Carlisle entra dans son salon, un petit sourire aux lèvres et salua sa belle fille d’un ton calme.

- Bonjour Bella ! Ils t’ont tous abandonné on dirait…

Le docteur posa alors sa veste factice sur le dossier d’une chaise située au salon, puis s’intéressa davantage à Bella. En effet, ils avaient peu l’occasion de passer du temps ensemble alors pourquoi ne pas en profiter pour une fois ! Ces temps-ci leur vie à tous était difficile. Tout d’abord ils avaient perdu des membres du clan, des membres qu’ils aimaient tous énormément. Mais ensuite, la simple présence des Volturi prêt à agir contre eux leur sapait le moral. Carlisle tentait de tout faire pour ne pas le montrer mais il devenait inquiet. Pourtant il était celui qui se devait de rester stoïque… tout le monde comptaient sur lui, il était la figure paternelle et devait montrer la « route » à prendre. Et dans ces cas là, s’il commençait à paniquer, s’il s’angoissait de toute cette situation, il était inévitable que le reste de la famille s’inquiète. Ce n’était pas du tout une bonne chose… non, cela créerait des tensions.

- Alors dis moi, qu’as-tu prévu aujourd’hui ?

La question qu’il souhaitait le plus lui poser n’était pas celle-ci en réalité mais plutôt où était sa femme Esmée, or il serait alors passé pour un impatient. Certes il l’était bien moins que la plupart de ses congénères mais cela ne l’empêchait en rien de se sentir vide lorsque sa femme n’était pas là. Il finit d’ailleurs par lui demander plus ou moins ce qui le tracassait, incapable de rester impassible à ce sujet sans pour autant changer son attitude habituelle.

- Est-ce que tu sais quand Esmée va rentrer ?