Vancouver. Je commençais vraiment à m’y plaire. Un peu trop même. Au début, Volterra m’avais manqué. L’Italie était un merveilleux pays, ce n’était pas moi qui dirais le contraire. Cependant, la quasi-totalité du temps, il n’y avait que du soleil. Les jours pluvieux étaient rares. Mais c’est quand une chose est rare qu’on en profite encore plus. Pour la chasse, les jours pluvieux et la nuit étaient les meilleurs moments. Mais voilà, à Volterra, il était rare que l’on sorte pour chasser. Heidi nous apportait des visiteurs, un repas sans efforts. Et bien que c’était bien pratique, tout le monde préférait chasser. Naturellement, on s’habitue vite à être servi. Certes, j’aimais toujours autant la chasse. Le visage effrayé de ma proie, ses veines tentatives de fuite. À Volterra, les cachots étaient généralement remplis d’humains, ainsi, si nous n’avions plus la patience d’attendre l’arrivée d’Heidi, nous n’avions qu’à descendre aux cachots pour calmer cette éternelle soif de sang. Pourquoi me plaire dans un pays aussi loin de l’Italie?
La première raison, et ce même si je ne voulais me l’avouer, ce qu’ici, je ne pouvais pas me rappeler d’elle. Il m’était difficile de ne pas me rappeler certaines choses, en entrant dans mes quartiers, en parcourent certains couloirs. Mais pourquoi penser à elle? Bonne question. Je devrais peut-être m’avouer certaines choses. Mais comprenez qu’avouer qu’elle me manquait, ne fusse qu’un tout petit peu, était hors de question. La fierté peut nous jouer des tours. Comment pouvait-elle me manquer, après ce qu’elle m’avait fait?
La deuxième raison avait encore une fois un lien avec Venezia. Oui, même si je savais parfaitement éviter Chelsea, il y avait certains moments ou je devais me retrouver en sa présence. Comme la fois ou Aro avait donné un long discours, nous parlant des Donumnis. Non pas que je souhaitais la disparition de Chelsea. Mais elle aussi, elle avait trahis ma confiance. Ensuite, laquelle des deux était venu avec cette brillante idée.. C'était une autre histoire. Mais n'oublions naturellement pas le fait que Venezia et Chelsea étaient amies. Sur ce, je les soupçonnais d'encore être en contact. C'était leur droit, qui étais-je pour m'opposer à leur amitié?
Et la troisième raison, la plus acceptable à mes yeux, c'était la liberté. Bien que les Volturi étaient toujours réunis ensemble dans cet endroit, tout le monde faisait un peu ce qu'il voulait. Sans pour autant perdre la mission de vue. Effectivement, nous étions ici en mission. Pour les donumnis et toutes les autres créatures de la nuit réunie à Vancouver. Quand on en connaissait le nombre, notre présence était plus que compréhensible. Sans en oublier la raison de ma présence, je me fondais dans la foule, profitant de cette 'liberté', comme je l'appelle. Je pouvais mettre des lentilles, aller en boite de nuit. Ici, il y avait tant d'humains, tant d'êtres vivants à observer et à détruire. Ma dernière proie avait été facile à trouver, à draguer et à tuer. J'allais aussi à l'université, mais aujourd'hui, j'étais revenu ici.
Et c'est avec un long soupir que j'abandonnai mes pensées. Allongée sur mon lit, mes yeux étaient rivés vers le plafond. Ce que je faisais? Et bien, pour changer, rien. Je ne devais pas être ici à l'heure actuelle, mais j'avais cet après-midi certains cours qui ne m'intéressaient guère. Alors, oui, j'étais simplement parti. Tout cela m'était facile, étant un vampire. Je finis par enfin me lever, me dirigeant vers la seule fenêtre présente dans la pièce. Il faisait un temps nuageux, néanmoins, il ne faisait pas si froid. Je ne savais pas quoi faire, rester ici et m'ennuyer, pensées à des choses que je ne voulais pas me rappeler? Non, je devais sortir, m'occuper. Trouvé quelque part une humaine, une future proie avec qui j'allais passer du bon temps. Habillée d'une chemise blanche, d'un pantalon et une fine veste noir et ayant les cheveux légèrement en bataille, je quittais donc ma chambre pour me rendre dehors. En espérant ne croisé personne, car je n'avais pas envie de faire la discussion. Notre présence à Vancouver m'avait apporté une chose, c'est que j'étais la grande majorité du temps de bonne humeur. Je faisais un peu ce que je voulais, sans trop me soucier des 'règles'. Sans oublier le fait que je me retrouvais bien plus souvent avec Jane.
Je n'avais pas encore placé mes lentilles, j'attendrais bien un peu. Que de telle petite chose pouvaient être si pratique, mais si ennuyante à la fois.. Une merveilleuse invention de l'homme. Néanmoins, ce n'était pas le cas de toutes leurs inventions. Loin de là. Et c'est en parcourant les couloirs que j'entendis quelqu'un sonné à la porte. N'ayant nul le besoin de respirer, je ne repérai donc pas l'odeur de Venezia. Et une fois arrivé à la porte, une fois qu'elle fut ouverte, j'y compris mon erreur. Devant moi, une vampire. La vampire qui m'avait trahi, qui m'avait aimé et qui m'avait manipulé comme un simple pantin. Figé sur place, mon expression restait totalement neutre. Une certaine habitude, celle de ne pas montrer ses émotions. Mais mon esprit lui, n'était absolument pas tranquille. Quoi? Que faisait-elle ici? Une fraction de secondes me suffit pour comprendre. Chelsea! Elle venait voir Chelsea. J'aurais du en détruire une des deux, au moins, j'aurais la paix. Alors que parfois, plongée dans mes souvenirs je me rendais compte qu'elle me manquait, une fois que je l'avais en face de moi, il n'y avait plus que de la haine. Encore devrais-je savoir s'il s'agissait là vraiment de haine, ou simplement de colère. Après tout, elle m'avait bien eu, jadis. Mon regard devait à présent probablement être glacial, ainsi que mon visage qui devint plus stricte, distant. Néanmoins, elle était toujours aussi belle. Et c'est en me réalisant la nature de mes pensées que je me rappelais l'instant même ou Jane m'avait annoncé, il y a bien longtemps de cela, que Chelsea usait de son don sur moi.
« Euuuh... Désolée. Je venais voir... Chelsea. Elle... Enfin elle m'avait dit que tu ne serais pas là. » Chelsea avait dit ça? Normalement, je n'aurais pas du être là, effectivement. Mais franchement, comment pouvait-elle inviter Venezia ici? Se doutant que je pourrais très bien revenir en urgence ou je ne sais pour quelle raison? Comment pouvait-elle?
"Tu devrais pourtant savoir que tout ce que Chelsea dit, n'est pas toujours vrai." Faisant allusion au fait qu'un jour, à l'époque, Chelsea avait dû lui dire que si elle usait de son don sur moi, personne ne le remarquerait. Il y avait trois choses qui me passaient par la tête en voyant Venezia. La première, c'était l'irrésistible envie d'en finir une fois pour toute. La détruire et l'oublier. La deuxième, c'était lui lancer des piques. Et si j'aurais eu le don de Jane, elle serait déjà en pleine agonie. La troisième? La seule chose que je me refusais de savoir, c'est que fond de moi, je voulais lui parler, la pardonner. C'est alors que je remarqua son regard. Il n'était plus rouge sang, comme à l'époque. Non, c'était un regard doré, d'une vampire végétarienne. Je voulais lui claquer la porte au visage, qu'elle disparaisse, que je ne la revois plus. Mais ce point m'amusait tellement, pour l'instant, que je n'allais pas le faire.
"Ainsi, tu es devenue une végétarienne? Qui a-t-il? En avais-tu marre de trahir la confiance de tes proies qui croyaient avoir trouvé la femme de leur rêve?" Mon ton était froid, sarcastique. À l'époque, quand nous jouions ce jeu dangereux, on avait la même façon de chasser nos proies. Il ne fallait généralement même pas les draguer pour qu'ils couchent avec vous. Non, souvent, les femmes croyaient alors avoir trouvé leur prince charmant, jusqu'au moment ou j'enfonce mes crocs dans leur chair. Les hommes eux, humain, devaient sans doute croire avoir trouvé la femme de leur rêve et ainsi, être totalement déboussolé quand elle les vidait de leur sang. Leur donné un espoir et ensuite le leur reprendre. Pauvres petites choses sans défenses. De simples humains.