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 |  Sujet: Re: Test RP du Tonton Fougueux | TOP EXEMPLE BF n°2.  Mer 12 Jan - 23:56 | |
| La pensée, toujours, l'unique pensée ... Je ne voulais plus jouer. Courir après le temps à la recherche de ce bonheur utopique et infondé. Après tout, si le plaisir n'était qu'une illusion, précédent l'insatisfaction éternelle, alors que pouvait bien être le bonheur, si ce n'est un espoir vain de l'homme perdu dans un monde superficielle de pensée et d'agissements. Je ne voulais plus jouer. J'en avais assez que de courir avec ce temps ineffable, que personne ne pouvait jamais rattraper, contrôler, ou perdre. Après tout, que représentait le temps perdu, s'il pouvait être décrit comme « ennuyeux ». L'ennuie n'était-il pas un objet du langage, ayant un sens, une signification tout autre que le côté péjoratif que notre société éphémère et rapide pouvait lui soustraire. L'ennuie était inévitable. L'homme qui ne s'ennuyait pas, ne pouvait pas prétendre vivre. Mais que ce passait-il lorsqu'un homme ne faisait que s'ennuyer ? Ne vivait-il plus non plus ? J'avais l'affreuse impression de ne plus pouvoir me ravir de cette éternité corrompue. Je l'avais gagné, peut-être, lors d'un jeu de hasard il y a des années de cela. Peut être des décennies, ou un siècle. Une éternité probablement, et j'en passe des meilleurs, car après tout, le temps n'a aucune importance pour un être détaché de cette réalité qu'est le monde. Je ne me considérais plus comme un citoyen du monde depuis bien longtemps. Depuis j'avais eu le temps d'en faire le tour, trois fois, d'apprendre des langues modernes, anciennes, morts, comme ce corps qui me suit partout où je désire me rendre. Parfois, je ne souhaitais qu'être un esprit, détaché de tout lieu, de toute réalité. N'être rien que du vent dans les cheveux d'une fillette, le souffle d'une femme amoureuse, ou la neige tombant sur les monts en hiver. Et alors, je me réveillais de ce songe éveillé, plus cruel et en colère qu'avant. En colère, profondément, contre cette vie de perdition constante. Alors, je chassais l'ennuie, dans des expériences cruelles. Souffrant du corps plus que de l'esprit, déjà salit de perversité, et d'indignations. Je me faisais saigner, incapable de souffrir plus que de raison, le temps étant alors mon principal ennemi : pansant mes blessures, il les cicatrise comme un souffle, une seconde, un instant, et plus rien. Tout s'efface sur cette peau de marbre, cachant la recherche intense de la passion et de la vie. Comment vivre, alors, lorsque nous avons l'éternité pour nous satisfaire ? Comment ne pas rester blasé devant la contemplation répétitive des mêmes erreurs, des mêmes plaisirs inassouvies, des mêmes attentes, des mêmes espoirs ? De cette recherche sans fin, frénétique, de la libération des sens ...
J'avais la faculté de sentir plus qu'un simple humain. Je voyais dans la pénombre des nuits sans lune, avec autant de détails d'une après-midi d'été sur la plage. Je pouvais entendre à des kilomètres le chuchotements d'un enfant effrayé, ou les gémissements d'une femme bafouée. Je pouvais sentir, et suivre le parfum d'un homme que je n'aurai croisé qu'une fois, sur un chemin brumeux, et me rappeler de ce parfum durant ma vie entière. Et plus encore, puisqu'une vie ne suffirait pas à tracer le parcoure de mon âge. Je n'avais pas la prétention de me considérer comme un des ces vampires ancestraux, qui marchent sur cette terre, dans l'ombre des civilisations humains changeantes, depuis des millénaires. Mais déjà, j'avais du mal à comprendre ce qu'il y avait de si jouissif dans cette vie. Et je trouvais que la seule chose réellement fabuleuse, c'était la satisfaction des sens. Après tout, si nous étions doués de sens si développés cela était bien pour quelque chose. Je ne pensais pas qu'une chose aussi irréelle puisse être sans raison. Il me fallait une raison, un but à ces artifices. Alors, la jouissance, l'excitation des sens, le plaisir, ni avait-il de recherche plus noble encore dans cette éternité ? L'expérience. Toujours, toutes. Il faut essayer pour éprouver, pour aimer, détester, s'affirmer, se découvrir, se comprendre. Nous étions des êtres changeant, constamment. D'idée, d'envie, de désirs, de besoin, d'identité. Un jour je préférais rester dans l'ombre à attendre que le temps s'écoule. Le lendemain, je me levais, aller en ville, et souriais à toutes celles qui croisaient ma route. Les femmes. Ces victimes si fraîches et douces. Si salvatrices, tentatrices, néfastes, cruelles. Ces femmes, qui oublient avec le sexe, le sens du mot amour, attachement, gentillesse. La recherche de la douleur, du plaisir, de la passion. Cette passion qui encore aujourd'hui marque le passage des hommes. Cette passion, salvatrice et cruelle. Alors, si je ne trouvais la satisfaction ni dans les sens, ni dans les femmes, je le chercher dans le changement constant. Et celui-ci commençait toujours par une nouvelle ville.
J'avais quitté Londres, encore, où je revenais souvent, attiré par le dynamisme de cette ville cosmopolite. Elle avait grandit en cinquante ans, pourtant, j'y trouvais toujours les mêmes rêves, les mêmes originaux que jadis. Cette culture ne quittait pas les civilisations, et de plus en plus nous revenions à ce qu'il y a pu avoir de plus beau dans l'histoire des pays et de ces sociétés. Les transformations, le progrès, la jeunesse. Mais tout cela était trop rapide pour moi encore, et je désirais me poser dans un lieu plus tranquille encore, tout en pouvant me soustraire quelques intenses moments de joies. Alors, je choisis sur une carte au hasard, le nom d'une ville que je ne retenais pas, et pris un billet sur le champ pour m'y rendre. Quelques heures plus tard je me retrouvais dans le nord du Canada. Je ne savais pas ce que j'étais venu cherché ici ? La nouveauté ? Une force salvatrice ? Je me perdais dans la perversité, depuis des années, parce qu'il n'y avait que cela d'excitant dans la vie de vampires tueurs, sanguinaires, et ... Pervers. Après tout, l'homme avait des besoins sexuels et passionnels violents et destructeurs. Autant tout faire pour les assouvir. Je n'avais jamais tenté de me restreindre dans mes différents régimes. Je ne me refusais jamais une femme, ni une victime. Je n'avais jamais pensé à changer d'alimentation, et bien que j'eus entendu certains rumeurs sur des vampires « végétariens » je trouvais qu'il y avait dans leurs vies encore moins de joie que dans la mienne. Au moins, si j'étais blasé, je n'étais pas frustré. Plus depuis que j'étais vampire. Mais j'avouais que parfois certaines choses de ma vie humaine me manquaient. Je n'y pensais pas. Je me refusais à y penser. Et pour oublier, comme souvent, je me retournais vers mes instincts. Eux, qui ne pouvaient ni me tromper, ni me blesser. Et mon instinct, mes besoins primaires me chuchotaient un ordre répondant à une envie que j'aimais ressentir plus que tout, car prophétisant l'arrivée d'une instant de joie plus que satisfaisant : j'avais faim.
Arrivé depuis quelques instants à peine derrière le panneau d'entrée de ville, je contemplais ce nouvel air de jeu. Je ne voulais pas faire trop de vague des mon arrivé, mais je ne doutais pas qu'il devait y avoir ici, des humains osant se promener en pleine nuit. Déjà, le soleil s'était couché derrière la cimes arbres, et le loup hurlait à la lune ses malheurs. Je me préparais à aller en chasse. J'avais soif, le venin coulait dans ma gorge et enflammait ma bouche, et mes sens se perdirent à la recherche d'une proie. Je sentais les parfums variés qu'une ville, même aussi petite, pouvaient offrir aux créatures de la nuit. Je sentais, par-dessus tout, le parfum d'une femme, proche de l'endroit où je me trouvais, et si je tendais l'oreille, il me semblait pouvoir l'entendre appeler quelqu'un. Murmurer des mots sans signes. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire, et en outre, je n'en avais cure. Je ne désirais qu'assouvir la soif, et quand ceci sera fait, alors je pourrais me repaître d'un autre repas plus goûteux peut être, car l'odeur du sang de cette demoiselle ne m'appelait aucunement. Alors, m'approchant encore, mes pas silencieux sur le béton mouillé, je découvris une silhouette. Ou plutôt deux, car une autre s'approcha de la première qui gémissait et pleurait. Il se passa alors une chose que je n'aurai cru possible. Planter là, dans l'ombre de la lune, j'observais le spectacle pathétique qui se jouait devant moi, et sans tâcher de m'approcher de cette proie, j'oubliais la faim, et ne fixais que celle qui s'était approchée d'elle. Il me semblait revoir surgir le fragment du passé. Il me semblait sentir mon coeur battre à nouveau, et sourire. Il me semblait, revenir des années auparavant, à un temps où les années qui passaient ne me semblaient pas éphémères, mais éternellement bonnes et joyeuses. Un temps, où j'avais pu voir ma famille, encore, pour la dernière fois.
Mais cela ne devait être qu'un rêve, car il me semblait impossible de revoir ma nièce tout à coup. Pourtant, l'espace d'un instant, je crus ressentir, la joie des retrouvailles, l'intense espoir de vivre de nouveau auprès des miens. Une famille, était-ce de cela dont je manquais le plus ? De toute évidence non, car même humain, il m'était apparu que je me suffisais à moi même. La présence des autres m'insupportait plus qu'elle me rassurait, et je me trouvais bien souvent, mieux servit par moi-même. Cependant, il était une enfant, dans ce passé peu glorieux qui avait su me toucher au coeur. Je n'avais jamais voulu d'enfant, car je ne trouvais rien de satisfaisant et d'admirable en eux. Ils ne faisaient qu'écoeurer leurs parents et les décevoir. J'en savais quelque chose. En outre, je n'avais pas su à l'époque comme deux être comme Charlie et René, avaient pu donner vie à une si parfaite enfant. Et à cet instant, mon désir de retrouver Isabella Swan, soudainement, me faisait la deviner dans chaque chevelure brune ondulé. Cependant, cela ne pouvait être qu'impossible. Je ne pouvais pas croire à ces hallucinations qui me prenaient soudainement. Je n'avais jamais halluciné avant, une nouvelle expérience ne pouvait me faire de mal, mais j'avouais que celle-ci n'était pas très très appréciable. Cependant, par une force soudaine, voyant l'humaine que j'avais humer partir soudainement, je m'approchais de l'inconnue, dont aucune odeur distincte ne me parvenait et soupirais.
Cela lui suffit pour qu'elle se tourne vers moi et que je croise ce regard ambré, et cette expression si familière.
Un ange passa ...
« Oncle Tony ? » Et là, étrangement, comme dans toutes les circonstances dramatiques que j'ai pu croisé dans ma vie, il m'arriva de dire une chose totalement stupide, dédramatisante et hors de propos : « Tu n'es pas censé avoir la soixantaine Bella ? » Je n'avais jamais cru au miracles. Je n'avais jamais cru à la vie après la mort, ni même à Dieu. Je trouvais que tout cela faisait parti d'un folklore pour relativiser la vie de chaque être sur cette terre. Je ne pensais pas, un jour, la revoir. Je ne pensais pas que cela puisse être possible. Et soudainement, pour la première fois depuis des années, je prenais pas à la vie. Je ne me lassais plus ... Je vivais. |
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