Je le regardais toujours attentivement espérant qu'il ne m'en voudrait pas trop pour la précédente dispute. Et lorsque je vis sur ses lèvres s'installer ce sourire que j'aimais tant, un soupir de soulagement m'avait échappé. Et je fus d'ailleurs d'autant plus rassurée lorsque je le vis s'approcher de moi tout en me disant « J’aurais pu garder mon ancien parfum si la voiture m’avait pas aspergé d’huile mais si tu aimes mon style de garagiste c’est tout ce qui m’importe. » Même si le cœur n'y étais pas à ces mots je n'avais pu que rire et mon rire était venu à mon oreille j'avais senti mon cœur se réchauffer, cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ri, cela faisait du bien... Et apparemment c'était aussi le cas de mon bien aimé car il avait les traits moins tirés, oui il avait l'air plus serein.

Puis une fois face à moi, il avait dirigé ses bras vers moi m'avait collé à lui et avait déposé un doux baisers sur mes lèvres. Mon coeur s'était alors mit à battre la chamade, même après tant d'années je n'arrivais pas à m'y faire, dès que Jacob m'embrassait, me touchait ou même me lançait un regard qui voulait dire beaucoup j'entrais dans une sorte de transe... la transe de l'Amour avec un grand A. D'ailleurs même pendant ma pseudo dépression, les instants comme celui étaient presque les seuls moments où j'avais l'impression que sans Milie la vie valait tout de même le coup d'être vécut. Oui car Jacob était là, avec moi et je savais que quoi qu'il arrivait il le serait à jamais, pour l'éternité... Puis lorsque notre baiser avait prit fin il avait alors plongé son regard dans le mien, avait soufflé un bon coup et m'avait dit « Excuse moi, ne m’en veux pas s’il te plait pour tout à l’heure, j’ai pensé que c’était mieux pour toi. Je ne supportais pas de te voir dans cet état alors je me suis dit que si tu avais su son retour pour la voir ensuite repartir ca n’aurait fait qu’aggraver les choses. J’ai fait ça parce que je t’aime Nessie. » A ces mots j'avais senti mon coeur se serrer et les remords s'emparaient de moi... J'étais vraiment une mauvaise femme pour lui, alors qu'il ne voyait que par mon bien être moi je lui avais dit que je n'hésiterais pas à faire une croix sur lui... Au fond de moi je savais que c'était faux car je ne pouvais pas vivre sans Jacob pire encore que je ne pouvais pas vivre sans mes enfants, cela venait de l'imprégnation... Cependant c'était la colère qui m'avait fait parler et je lui avais apparemment fait énormément de mal. Et alors que ses main s'étaient posés sur mes joues j'avais avancé mon visage et avait déposé mes lèvres sur les siennes. Ce baiser je lui avais donné car je l'aimais et que je m'en voulais de le faire souffrir, surtout que c'était lui qui présentait ses excuses alors que ça aurait dû être moi. Malgré tout ça m'avait fait du bien d'entendre le pourquoi de ce mensonge et me disant qu'il était temps qu'il sache lui aussi qu'il était tout pour moi et que quoi qu'il fasse il le resterait j'avais repris une fois notre baiser stoppé « Tu étais déjà excusé Jake, tu sais que je ne peux pas t'en vouloir plus de dix minutes... Par contre toi tu devrais m'en vouloir... J'ai été trop loin dans mes mots mon coeur, je suis vraiment désolée... Tu sais bien que tu es tout pour moi et que jamais je ne pourrais te quitter... ». En lui disant ces mots j'avais baissé les yeux car j'étais franchement honteuse et même si le connaissant je savais qu'il ne m'en tiendrait pas rigueur, je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir surtout après tout ce qu'il avait fait pour moi ces dernières années...

Puis après avoir prise une grande bouffée d'air j'avais repris « D'ailleurs je voudrais te remercier... pour ne pas m'avoir quitté. Je sais que j'ai été impossible durant les deux ans qui viennent de passé car je me doute bien que vivre à côté d'une femme qui va mal, qui en veut au monde entier et qui est dans mutisme complet... Malgré tout tu as toujours été là et pour cela je te suis extrêmement reconnaissante... même si malheureusement je ne te le montre pas assez... Mais sache que je vais faire un effort, que je vais faire en sorte que ça aille mieux, pour toi, pour moi, pour nous parce que je t'aime Jake et je sais que si je venais à te perdre de par ma faute, je m'en voudrais jusqu'à la fin des temps... Je t'aime Jacob et ce pour l'éternité. » Pour la première fois depuis deux ans maintenant, je venais de lui ouvrir mon coeur et même si je savais que cette paix que je ressentais en moi ne venait que du fait que j'étais dans les bras de l'être aimé j'avais l'impression que peu à peu les nuages se dissipaient pour enfin laisser entre la lumière... C'était l'espoir tant attendu d'un futur meilleur.

Tandis que petit à petit je lui présentais mes excuses j'avais baissé les yeux, je me sentais honteuse. Honteuse de le traiter ainsi alors que je l'aimais tellement et que je voulais tout sauf le blesser ou encore lui faire du mal... Pourtant dans les moments tels que le moment où j'avais appris son mensonge, je n'avais pu agir qu'ainsi. C'était dans ma nature d'humaine mais surtout de vampire, mes sentiments malgré ce demi-siècle passé étaient toujours plus intense que pour quelqu'un dit de normal... Et même si ça Jake le savait, en avait l'habitude je savais que j'avais été trop loin... Cependant l'homme aimant et compréhensif qu'il était, n'avait su faire autrement que me rassurer en me disant alors que j'entendais le vent claquer sur la peau de son visage sous ses hochements de tête « Je ne t’en veux pas Nessie, tu étais en colère, je le comprends tout à fait. Le faite que tu sois venu me voir et que de voir à quel point tu tiens à moi c’est comme si ta colère ne s’était pas passé alors ne pense plus à ça s’il te plait. » Le connaissant je savais qu'il me mentait pour me rassurer, pour que je ne me haïsse pas trop de la peine que j'avais pu lui faire plus tôt dans la journée. Et c'est d'ailleurs pour cela que je l'aimais... savoir dire ce qu'il fallait au bon moment pour que malgré mes maux, malgré le fait que je le connaissais par coeur et donc que je n'étais pas dupe, je me sente tout de même apaisée... Et cela il fallait l'avouer que jusqu'à aujourd'hui il était le seul à réussir à le faire... même mes parents n'y arrivais jamais.

Après cela, alors que je sentais mon cœur reprendre peu à peu un rythme normal j'avais senti sa main se posé sous mon menton pour relever mon visage. Un sourire doux et réconfortant s'était alors installé sur cette magnifique bouille qu'était la sienne et cela m'avait apaisé un peu plus. Et cette paix nouvelle s'était un peu plus installée en moi lorsque son regard soutenu et tendre à la fois s'était posé dans le mien. Ça n'avait bien entendu pas été assez pour que je cesse de parler, de m'excuser car au fond même si je le faisais pour lui je le faisais aussi pour moi. Oui j'avais besoin de m'ouvrir à lui, qu'enfin il sache un peu ce que j'avais sur le cœur. Et cela avait l'air de le toucher car à peine avais-je fini mon monologue qu'il avait sourit un peu niaisement je devais l'avouer avant de passer sa main dans mes cheveux pour me les caresser. Et enfin après quelques secondes de silence où nos regards amoureux ne s'étaient pas quittés il avait répondu « Ness, tu n’as pas à me remercier. Je suis resté près de toi et j’ai tenté de te rendre heureuse parce que je t’aime aussi, tu es la seule personne qui compte le plus à mes yeux en plus des enfants. Jamais je ne t’abandonnerais je t’en fais la promesse. Je suis fière d’être l’homme de ta vie et sache que je t’aime comme tu es alors ne t’inquiète pas. ». A ces mots je n'avais pu que sourire à mon tour, cette fois encore plus niaisement que mon amoureux. Je l'aimais je le savais, mais la dépression qui me guettait m'avait peu à peu fait oublier à quel point s'était beau de l'aimer, à quel point c'était facile aussi... Comment aurais-je pu lui résister, il était si bon, si beau, si tendre, si... parfait. Je savais à cet instant que malgré tout ce qu'il se passait, notre amour était beau et au fond de moi cela me rassurait... Après tout même si tout était compliqué, rien n'était si grave... Tous les quatre nous allions bien et nous nous aimions. Certes il y avait des hauts et des bas, comme en ce moment par exemple, mais nous étions toujours une famille et l'échange que j'avais eu avec ma fille me l'avait montré. Volturi ou pas, enceinte ou non, elle restait mon bébé.

Doucement, je m'étais alors plongé dans mes pensées... Et comme s'il avait peur qu'en réfléchissant comme je l'avais fait durant ses deux précédentes années ma peine réapparaisse à nouveau, il s'était approché encore un peu plus de moi. Tendrement ses lèvres avaient alors effleurées les miennes avant de finalement attraper les miennes pour échanger un baiser plein d'amour. Même si je trouvais cela presque déloyale car il savait bien que dans ces moments là je ne pouvais lui résister, mon cerveau se déconnectant à l'instant même où ses douces lèvres caressaient les miennes, j'appréciais réellement ce moment. Comme je n'avais pas apprécié un moment tel que celui-ci avec lui depuis bien longtemps... je dirais même trop longtemps. Et peu à peu alors que tout chez moi était connectait sur le réseau jacob black, je sentis une de ses mains se poser sur ma nuque et l'autre dans le bas de mon dos. Instinctivement notre baiser avait prit un tout autre rythme, devenant alors peu à peu plus passionné... plus intense. Cela me faisait réellement du bien, j'avais l'impression d'enfin retrouver la vraie moi... celle que j'aimais être. Mais je n'arrivais réellement à y réfléchir tant j'étais obnubilé par ma moitié.

Pendant un bon moment nous étions restés ainsi, debout, au milieu du garage, nous retrouvant telles deux âmes amoureuses s'étant perdues durant deux longues années. Puis finalement me laissant peu à peu aller à mes instincts, mes mains fraiches pour le modificateur qu'il était s'étaient emparés de ses hanches. Après cela je l'avais quelque peu violemment poussé sur le capot de la voiture qu'il était quelques instants auparavant entrain de bidouiller afin d'oublier ses soucis. Mon corps n'avait pas quitté le sien, et je pouvais sentir son cœur battre contre ma poitrine, j'aimais réellement retrouver cette sensation dont je n'avais pas gouté depuis trop longtemps.

Finalement nos lèvres avaient finis par se quitter un instant et c'est donc entre deux baisers que je lui avais susurré « Je t'aime Jacob Black... ». Je lui disais moins souvent je t'aime ces derniers temps, mais même quand je le lui disais je sentais bien que depuis deux ans il n'y avait jamais eut autant de sincérité... Car oui à cet instant alors que mon corps désiraient plus que tout celui qui était autrefois mon ami, mon amour, mon amant, je sentais une partie de moi qui m'avait tant manqué, refaire surface.